Doctoriales 3LA
Musée des Beaux-Arts de Lyon
4 – 5 juin 2025

Tressage(s) et empreinte(s) : chemins de recherche

Les doctoriales de l’école doctorale 3LA, qui auront à nouveau lieu cette année au musée des Beaux-Arts de Lyon les 4 et 5 juin prochains, sont l’occasion de mener une réflexion épistémologique sur ses propres objets de recherche et de confronter sa démarche avec celle d’autres doctorant·e·s. Les dates de notre événement scientifique coïncideront avec la période durant laquelle le musée accueillera une exposition temporaire dédiée à l’artiste français François Rouan, qui est à la fois peintre, photographe et dessinateur. Ce dernier place au centre de son œuvre les notions de tressage et d’empreinte, sur lesquelles nous avons décidé de nous concentrer pour cette troisième édition des doctoriales, car elles nous ont semblé fertiles aux questionnements liés au travail de thèse. Qu’ils soient pris de manière littérale ou métaphorique, les concepts de tressage et d’empreinte permettent d’illustrer le(s) chemin(s) que nous empruntons à la fois dans notre recherche et dans notre position de chercheur·se. C’est pourquoi nous vous invitons à nous faire part de vos propositions de communications s’inscrivant dans ce thème général et dans un ou plusieurs des axes définis ci-après, tant pour présenter vos recherches de manière traditionnelle, que pour le faire in situ devant les œuvres exposées au musée.

Axe 1 : Permanence(s) et mutation(s)

L’un des objectifs de tout.e chercheur.se est de se distinguer, par son travail de recherche. Il s’agit de se démarquer pour se faire remarquer, pour se faire connaître et reconnaître par ses pairs. Pour chaque chercheur.se, il convient d’atteindre cette reconnaissance académique. Alors, la consécration se fait au travers de publications et d’interventions lors de diverses manifestations scientifiques. Par ces intermédiaires, le.a chercheur.se affirme son autorité et laisse une trace de son passage dans un domaine universitaire.
Cette trace s’inscrit dans un héritage commun, où elle est a priori stabilisée. Cependant, partagé par les chercheur.ses du passé, du présent et de l’avenir, cet héritage est continuellement enrichi par l’influence de nouveaux et nouvelles chercheur.ses qui viennent ajouter les fruits de leur recherche dans ce continuum. En effet, une problématique à laquelle se retrouve confronté·e chaque chercheur.se est la fixation de savoirs pourtant en évolution permanente, et des rapports entretenus avec ces derniers, car la recherche s’intéresse tout autant aux savoirs qu’aux relations que les Hommes entretiennent avec eux, en constante transformation également. Sans être condamnée à l’obsolescence, toute recherche ne peut prétendre qu’à capter, à étudier et à analyser des savoirs à un moment donné de leurs mutations.
Il convient donc aux chercheur.ses de se demander comment situer leurs recherches dans ces dynamiques et ces rapports aux connaissances, plutôt que de chercher à produire un savoir aux prétentions définitives, universelles. Il est alors question de s’interroger sur les modalités, les formes et les méthodes pour renouveler la re-cherche (dont le préfixe « re- » induit a priori un principe de réitération), afin d’étudier et de comprendre les mutations du monde et les rapports des Hommes aux savoirs, tant ceux qui sont considérés comme permanents que ceux qui se transforment. Ainsi, si l’empreinte individuelle de chaque chercheur.se est entérinée dans un patrimoine intellectuel commun, ce dernier semble perpétuellement en mouvement.
La singularité des activités de recherche, le rôle mémoriel de l’empreinte dans le domaine universitaire, la mise en mouvement contenue dans le travail de recherche ou encore l’inachèvement intrinsèque à la recherche, sont autant de questions qui pourront être abordées par les participant.es lors de ces doctoriales.

Axe 2 : Rencontre et intermédialité

Lors de son cheminement académique et scientifique, le·a chercheur·se est autant marqué·e par les autres que susceptible de laisser sa propre empreinte. La place de plus en plus importante de l’interdisciplinarité dans les études universitaires et dans les méthodes de recherche pousse les chercheur·se·s, dès le début de leur parcours, à se confronter à d’autres sujets, à d’autres objets, à d’autres disciplines.
Lorsque cette dimension touche les études en arts et en littérature, l’interdisciplinarité devient souvent intermédialité, poussant le·a chercheur·euse à explorer d’autres formes, d’autres média que celui de son objet d’étude - et donc également d’autres pratiques de l’analyse, de la recherche. Du reste, la plupart des chercheur·se·s sont amené·es à faire l’expérience de plusieurs média de communication différents pour présenter leurs travaux : manuscrits, communications écrites et orales côtoient dorénavant des prises de parole et des présentations d’avancées scientifiques dans d’autres secteurs, depuis la presse plus ou moins traditionnelle jusqu’aux nouveaux médias et réseaux sociaux. Dès lors, tandis qu’elle rencontre de nouveaux publics, la recherche elle-même devient, en un sens, intermédiale.
Par ailleurs, la nécessaire confrontation avec des secteurs non académiques permet la rencontre avec d’autres regards, et d’autres points de vue. Terrains de recherche, médiations culturelles, interventions dans un cadre scolaire sont autant d’occasions pour le·a chercheur·se de présenter son travail à l’autre tout en accueillant son retour, dans une perspective d’échanges réciproques.
Cet axe invite donc les doctorant·e·s à s’interroger sur les traces du cheminement et de l’élaboration progressives qui persistent dans le travail, notamment dans le cadre de la recherche. En écho à l’œuvre de François Rouan, la question de la rencontre des matériaux, et de la trace laissée - parfois toujours visible - par le parcours de travail pourront être développées par les communications.

Axe 3 : Médiation(s) et réflexivité

Dans le cadre des doctoriales 2025, cet axe invite les doctorant.e.s à proposer des médiations culturelles originales autour des œuvres exposées au musée des Beaux-Arts de Lyon, notamment celles de François Rouan. La notion de tressage, centrale dans l’œuvre de l’artiste, est un prisme conceptuel et méthodologique pour penser la médiation in situ, tout en engageant une réflexion sur le processus de la recherche doctorale elle-même.
Les propositions doivent s’attacher à imaginer des dispositifs de médiation qui, au-delà de l’explication des œuvres, permettent au public de vivre une expérience immersive et réflexive dans l’espace muséal. Ces dispositifs, en dialogue direct avec les œuvres de Rouan, peuvent prendre diverses formes : performances, ateliers participatifs, récits interactifs ou encore dispositifs numériques. L’objectif est de créer des ponts entre l’art et le public, à travers des approches sensibles et créatives.
En écho à la pratique du tressage chez François Rouan, les doctorant·e·s sont également invité·e·s à interroger leur propre pratique de recherche comme un acte de tressage. Comment les différents fils de leur démarche – méthodologies, corpus, influences théoriques et expériences personnelles – s’entrelacent-ils pour donner forme à une réflexion singulière ? Quelles empreintes laissent ces croisements dans leur travail et leur identité de chercheur·se ?
Cet axe propose donc de penser la médiation culturelle comme un miroir de cette réflexivité : le regard porté sur l’œuvre et sur son public se nourrit du regard porté sur soi-même en tant que chercheur.se en devenir. Les propositions peuvent inclure une analyse critique des méthodologies employées ou une réflexion sur la manière dont le tressage des savoirs forge des connexions inédites entre art, science et société.
En somme, cet appel à contributions vise à conjuguer la médiation et la réflexivité dans une dynamique créative, où les œuvres du musée deviennent à la fois objets d’analyse in situ et leviers pour explorer la richesse des pratiques de recherche et de transmission. Les propositions pourront s’appuyer sur les œuvres de Rouan ou celles d’autres artistes exposées au musée des Beaux-Arts de Lyon.

Voici un lien renvoyant au site officiel de François Rouan et à ses œuvres, si vous souhaitez en savoir plus à propos de l’artiste :

[https://francoisrouan.net/?page_id=8&lang=fr.]
Pour connaître le détail des œuvres qui seront exposées, nous vous invitons à consulter le catalogue qui sera disponible en ligne, sur le site du musée, quelques temps avant le début de l’exposition.

Les propositions de communication et de médiation sont à adresser par mail à l’adresse doctoriales3la2025 avant le vendredi 4 avril 2025. Elles prendront la forme d’un résumé de 300 mots maximum, accompagné d’une courte présentation bio-bibliographique. Une notification d’acceptation de participation sera communiquée autour de la mi-avril.

Comité d’organisation :
Adrien Bresson (Université Jean Monnet Saint-Étienne, HiSoMA)
Thibaut Cadiou (Université Lumière Lyon 2, LCE)
Clothilde Cazamajor (Université Lumière Lyon 2, Passages XX-XXI)
Julia Mallet (Université Lumière Lyon 2, Passages XX-XXI)
Lena Osty (Université Jean Moulin Lyon 3, IETT)
Soline Pestre (Université Lumière Lyon 2, Passages XX-XXI)
Camille Rivoire (Université Jean Moulin Lyon 3, IETT)

mardi 28 janvier 2025.